Le projet du Pont de l’Ane est situé sur un entonnoir géographique qui contraint les flux et les constructions à se concentrer. C’est pourquoi la situation du foncier offre au projet une position singulière. En effet, elle est dominée par l’autoroute (95 000 véhicules / jour) à la croisée des voies aux faubourgs de la ville.
Le concept qui est développé prend l’aspect d’une Samare. Comme cette dernière, il a la forme d’une aile.
Le Park Way, véritable cœur du projet
Une liaison paysagère et piétonne nommée le « Park Way » suivant un axe NORD/SUD est créée et reprend la circulation piétonne des modes doux. Largement dimensionné et paysagé le Park Way vient irriguer, animer et dynamiser le projet. Il est pensé comme une véritable couture urbaine Nord Sud à l’échelle globale du site. Il permet la jonction entre les différentes lanières urbaines existantes, c’est-à-dire entre IKEA, WEISS et le centre commercial de Monthieu. Sa dimension généreuse accepte le rattachement et l’adjonction d’équipements de liaisons aux flux de transports, et de différentes activités de loisirs tout au long de son parcours. Ainsi, il est une source d’animation permanente et changeante au cœur du projet et donne un rythme et une dynamique en liaison aux autres espaces de la zone commerciale. Il est également le support d’identifiants visuels et de repères pour les modes doux. Rythmé sur un jalonnement d’animations distantes d’environ 100 m, le Park Way favorise une lecture simple et rapide de l’ensemble des lieux, ainsi qu’une cohérence avec les deux rives de la voie ferrée. Enfin, le Park Way est fortement végétalisé, permettant de créer des rapprochements visuels avec le grand paysage lointain des collines de Saint-Jean-Bonnefonds et du bois d’Avaize, aux extrémités Nord et Sud. Véritable poumon il crée des percées visuelles sur le grand paysage notamment le terril au Nord, élément identifiant du passé de la ville de Saint-Étienne.
Une dimension écologique intégrée au projet
Le Park Way est également traité comme un corridor écologique, il récupère par l’intermédiaire de noues passagères les eaux pluviales. En effet, l’eau est un élément important du projet Ainsi, elle est maitrisée et canalisée sur l’ensemble du Park par l’intermédiaire de noues et de bassins notamment pour la thermique, le rafraîchissement des façades Sud-ouest en été, ou pour l’acoustique. L’utilisation du bruissement de l’eau pour masquer les bruits incommodant et l’animation en bordure des cheminements et parcours piétons est un autre de ses avantages.
De plus, le projet utilise les contraintes géologiques, hydrologiques et topographiques du site pour déterminer de manière douce et harmonieuse les volumétries des bâtis. Ainsi, la partie la plus basse du site est par exemple utilisée pour la création d’un bassin de récupération des eaux de pluie, et l’installation de parkings en surface. La gestion de la différence d’altimétrie avec le Park Way est également associer au bâti par la création d’un parking souterrain.
L’avis de l’architecte
L’image donnée par le projet est, outre son caractère lié à l’usage, l’expression de l’exigence d’une ville classée Unesco design. S’appuyant sur la créativité de son territoire, l’agglomération a adopté le design comme agent de transformation urbaine et levier du développement économique. Le projet s’adresse au-delà de son propre programme, il devient vecteur de l’identité de ville design. Il est identifiant.
A la tombée du jour, le projet s’illumine. Sa peau laisse percer des halos de lumière, la présence des végétaux est magnifiée par des éclairages intégrés. Cette peau formée par un passement d’aluminium est le symbole du développement d’un projet qui associe design et capitalisation sur l’histoire de son territoire…
- Saint-Étienne – 42
- ALTAREA
- CIMAISE ARCHITECTES
- 2016
- plus de 60 000 m²
- N.C